Petit Iop deviendra grand

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« Quand est-ce qu'on arrive ? »
Un jeune Iop, l'air impatient, se tourne vers son accompagnateur avec cette question aux lèvres. Il portait sur lui ses plus beaux habits, cousus par celui-là même qui l'accompagnait, et qui semblait être son précepteur ; d'un mélange régulier entre le blanc et l'orangé, ses vêtements arboraient la croix, symbole de sa fidélité envers le dieu Iop ; et son casque, symbole de sa capacité à encaisser les coups - plus que nécessaire pour un fils du dieu guerrier.
Il semblait porter avec lui, en plus de ses habits et de sa jeunesse revigorante, toute l'impatience d'un monde déjà bien effervescent avant son arrivée.

« Patience, patience... Tu le sauras bien assez tôt, je t'en fais la promesse. »
Ces mots émanaient directement de la voix de celui qui l'accompagnait, un homme paraissant mûri par les âges. D'apparence bien mystérieuse, tout ce qui était visible de lui n'était que sa main gauche, tenant son bâton. Il avançait, aux côtés de son apprenti, la tête recouverte par le capuchon terminant la cime de son long manteau. Les pans de ce dernier traînaient à même le sol, usés par le temps, octroyant à cet étrange personnage une allure d'autant plus mystérieuse.

Le duo avançait lentement, le bruit de leurs bottes rythmant leur marche imperturbable. Le sol devenait plus vert et plus luxuriant à mesure que leurs pas les menaient un peu plus profondément au cœur de cette étrange île, aux abords parsemés de cadavres de volatiles et de bouteilles vides flottant à la surface d'eaux étrangement troubles. Une légende circule parmi les étrangers de cette île, qui prétend que certaines de ces eaux seraient capables de transformer celui qui s'y baigne en pauvre marcassin, tout juste bon à faire rôtir ! De quoi éloigner quelques curieux, certainement, et pourtant... qui sait ?
Ils arrivèrent finalement devant un village dont l'entrée principale ne semblait être gardée par aucun garde. L'homme encapuchonné, toujours muni de son bâton, guida son jeune disciple jusqu'à la taverne du village. Là, il ouvrit la porte faite de bois de bambou et, à peine le bout de son bâton posé sur le plancher de la salle, il se fit interpeller par le tenancier :

« Hé, là, étranger ! Que viens-tu chercher par ici ? Montre donc ton visage, que nous voyions à qui nous avons affaire !
- P l o p, répondit-il simplement au barman.
- Que... Oh ! Je ne t'avais pas reconnu... Que fais-tu donc par ici ? Cela fait si longtemps ! Et qui est ce jeune Iop qui t'accompagne, accoutré comme un œuf le jour de Pwâques ?
- Je ne peux me permettre de t'en dire davantage pour le moment. Est-ce qu'ELLE est présente ?
- Oui, bien sûr ! Tu prendras bien une chopine de ma composition au passage ? Ma fameuse "Delirium-Tremens"... lui proposa le tavernier.
- Plus tard, si tu le permets, je dois d'abord m'entretenir avec ELLE. Puis-je te laisser ce jeune apprenti le temps de ma conversation avec tu-sais-qui ? Cela ne devrait durer trop longtemps.
- Bien sûr, bien sûr... Lui au moins saura sûrement apprécier mon breuvage ! Lança-t-il avec un regard moqueur, tout en jetant un clin d'œil à celui dont le bruit du bâton résonnait sur les planches. »

L'homme, sous sa capuche, s'enfonça dans la salle, jusqu'à une porte au fond. Là, il se retourna et lança à travers la salle, en direction de son protégé :
« Et bien alors, Egisthe ! Que t'ai-je enseigné ? Présente-toi donc à ce tenancier de mes amis, et déleste-toi de cette timidité éhontée qui semble alors te seoir à merveille dès lors que nous avons franchi cette porte derrière toi. Toi dont l'impatience n'était que manifeste durant tout notre chemin, te voilà réduit au silence par une peur que je t'ai pourtant appris à maîtriser ! Fais-moi honneur, et montre que tu n'es pas qu'un Iop simplet. Je te laisse à présent, j'ai à faire. »

Et Egisthe de se ressaisir et de s'exécuter aussitôt.
« Bien le bonjour ! Moi, c'est Egisthe ! Mon Maître, qui est aussi mon père adoptif, vous semblez déjà le connaître, et réciproquement.
- Hé là, hé là, l'interrompit l'auteur du "Delirium-Tremens", récipro... quoi ? Un Iop... Tu es bien un Iop, non ? Comment est-ce possible ?!? Un Iop... Hey, les gars, lança-t-il à la cantonnade, ce Iop est un prodige ! Il vient de prononcer un mot de plus de 8 lettres !! Ton père fait donc bien des miracles, petit. Je le connais, mais il sait cacher bien des choses, je pense que tu le sais mieux que moi.
- Certes. Néanmoins, je n'ai pas fini de faire mes preuves selon lui, et il trouve que je manque encore d'expérience pour le moment. Pourtant, je suis déjà arrivé au 160è cercle et c'est déjà une épreuve en soi, vous ne trouvez pas ? Je dois beaucoup à mon père - qui n'a pas jugé nécessaire que je mentionne son nom ici - et je suis encore fortement rattaché à lui. C'est lui qui me fournit tout ce dont j'ai besoin, et qui m'enseigne tous les arts qui lui sont connus, tels que la chasse, l'élevage, le combat armé comme à mains nues, la couture, la joaillerie, la pêche, l'éloquence, la patience, le respect, la recherche, l'entraide, la fraternité, et plein d'autres vertus encore. Il est mon père adoptif, mais il est toute ma famille. »

Tout en parlant, Egisthe avait saisi une pinte que le tavernier lui tendait, et commença à la siroter lentement et calmement, à l'opposé de tout ce que l'on aurait pu attendre de la part d'un Iop.
« Votre création est savoureuse, continua-t-il. Comment l'avez-vous nommée déjà ? "Delirium-Tremens"... Un nom pour le moins suggestif, n'est-ce pas ?
- Pour sûr, mon petit ! Répliqua le tenancier, de plus en plus surpris par les manières de ce Iop. Mais dis-moi... Sais-tu quelle affaire vous amène, ton père et toi, dans nos contrées ?
- Oui ! Mon père m'a dit qu'il souhaitait parfaire mon éducation en négociant mon intégration dans une guilde de protecteurs avec une de ses vieilles amies. Je suppose que c'est avec ELLE qu'il est en train de discuter en ce moment. Il m'a longuement narré l'histoire de ces guerriers qui se sont battus aux côtés de Rykke-Errel contre Bolgrot l'infâme. Cette histoire est tout de même triste sur le fond... Rompre ainsi une amitié hors de l'ordinaire pour les beaux yeux d'une jouvencelle... Elle aussi a dû souffrir de son côté. »

À ces mots, le barman retint un hoquet ; le contenu de sa propre chopine coincé entre ses dents jaunies avait failli éclabousser son jeune interlocuteur.
« Tu dis que ton père veut te faire rejoindre les rangs d'Anbu ?! La guilde des protecteurs de Rykke-Errel ? La guilde qui, seule, sait où... »
Il retint ses mots, se rendant compte qu'il s'en était fallu de peu qu'il ne dévoilât l'un des secrets les plus gardés par cette guilde. Les reliques de Rykke-Errel sont et demeurent sous la protection des Anbusiens, et il n'est pas encore né celui qui aura le privilège d'en savoir plus avant d'avoir été initié.

« Ahem... Je disais, reprit le tavernier... La guilde des Anbusiens donc. Mais dis-moi, quel parcours as-tu fait avant pour que ton père te considère apte à rejoindre les rangs d'Anbu ?
- Et bien... En fait, à vrai dire, je n'ai pas encore rencontré beaucoup de monde autre que le cadre familial. Mon père m'a demandé d'exécuter quelques missions temporaires, des sortes de repérages au milieu même du champ du repos, là où se reposent les guerriers las des batailles, mais rien de bien plus concret autrement.
- D'accord, d'accord... Et dis-moi encore : qu'a pu te dire de plus ton père à propos de cette guilde ?
- L'une des choses les plus primordiales selon lui, et il n'a eu de cesse de me le répéter, c'est la fidélité. Il m'a appris que cette guilde est composée de gens sur lesquels chacun sait qu'il peut compter. Il m'a appris la devise de cette guilde : "Anbu un jour, Anbu toujours". Il m'a tant et tant parlé de cette guilde qu'au final, c'est moi qui lui ai demandé s'il m'étais possible d'en rejoindre les rangs, avoua Egisthe, rougissant.

À ce moment-là, la porte du fond se rouvrit. L'homme au bâton et au manteau élimé passa le cadre de la porte, jetant un dernier regard derrière lui, saluant de sa main libre CELLE avec qui il venait de clore une discussion. Il fit signe à Egisthe de le suivre, qui emboîta son pas après avoir essuyé la moustache de mousse qui s'était formée sur ses lèvres, et tous deux saluèrent le tenancier en quittant la taverne.

Une fois dehors, Egisthe se tourna vers son père, enthousiaste :
« Alors, qu'en est-il, papa ? »

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Jolie histoire, j'aime beaucoup

J'ai faillit dire qu'il manquait quelque chose, mais en fait non ^^

Un petit RP sympa , joli et complet en soit :-) J'aime  

(oui oui j'ai tout lu)

La seule chose dommage c'est qu'on ne sache rien sur toi d'un point de vue IRL

RP sympathique à lire en effet!

Même remarque que Lord et si je puis rajouter, quelques informations supplémentaires sur ton personnage? :-)

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Sur le chemin les menant hors de Pandala, son précepteur tendit un livre au Iop :
« Vois-tu Egisthe, il est des choses dont je ne t'ai pas encore parlé. Il existe, par delà le Krosmoz, d'autres mondes bien plus étranges les uns que les autres. Des mondes sauvages dans lesquels des êtres primitifs n'ont et n'auront jamais - semble-t-il - la maîtrise des talents que nous possédons ici, sur le Monde des Douze. Et pourtant, il existe un lien entre ces mondes distants, et parfois même un lien entre ces êtres de là-bas et nous. Mais chaque relation n'est pas unique, et l'un de nous peut être en lien avec plusieurs personnes de là-bas, tout comme l'un d'eux peut être relié à plusieurs personnes de notre Monde.
En ce qui nous concerne, Egisthe, je vais te faire cet aveu : si j'ai décidé de t'adopter, ce n'est pas par pur hasard. J'ai senti en toi l'âme d'un enfant prometteur, mais avant tout, j'ai senti ce lien qui nous unissait, toi et moi, à travers l'un de ces êtres extra-dimensionnels. Ce livre contient tout ce que j'ai pu assembler à son sujet, et c'est ELLE qui m'a demandé de t'en faire part. Libre à toi de faire ce qui te plaît de ces informations, certaines étant difficilement compréhensibles, puisqu'elles sont des spécificités de ce monde que nous ne connaissons pas ici. »

L'homme découvrir alors sa tête, laissant apparaître le visage d'un Féca, ses cheveux noirs noués par un catogan. Ses mèches sur le côté formaient un dégradé, des plus longues aux plus courtes, allant du bas de ses joues jusqu'au haut du catogan, tiré sur l'arrière jusqu'à la cime de sa tête. Le visage fin, ce Féca avait pourtant les traits de la jeunesse sur lui et, à moins d'avoir dérobé l'une des potions de jouvence d'Otomaï, il ne pouvait avoir un âge avancé, c'est certain.
Egisthe, le livre ouvert en main, parcourait les lignes écrites par son père. Interpellé, il lui demanda :
« "Informatique" ? Qu'est-ce que cela ? Il est écrit que ce "Cyrille" étudie cette... chose. Est-ce un art propre à leur monde ? En quoi consiste-t-il ? Et quelle appellation étrange...
- Hélas, sur ce point, je ne puis t'éclairer. Je n'ai pas encore réussi à percer les mystères de cette matière qui lui est enseignée. Tout ce que je peux te dire, c'est quelle est une branche de la création : cela lui permettrait de créer des choses éphémères, un peu à l'image des poupées d'un Sadida, naissant et renaissant des arbres de leur créateur.
- Oh, je vois, opina le jeune Iop... Ce "Cyrille" est donc âgé de... 20 ans, tout comme toi !
- Tout juste, Egisthe, tout juste. Et je suppose que c'est ce point commun supplémentaire qui m'a permis d'en savoir plus à son sujet, renforçant le lien qui nous unit. Mais lis donc un peu plus loin, tu comprendras mieux de quoi il en retourne, dit-il tout en lui adressant un clin d'œil complice.

Notre Iop continua donc sa lecture, et sa découverte de celui avec qui il semblait être lié à travers le Krosmoz.
« Oh ! S'étonna-t-il, il est une sorte de baladin ! Tu as écrit qu'il pratique les arts de la musique et de la danse, comme nous.
- Oui, mais lui est plus dans la recherche de reconnaissance : il souhaite se façonner une renommée en tant que danseur, et la musique est pour lui un loisir qu'il ne souhaite pas délaisser. Un peu à l'image de certaines personnes de notre Monde des Douze qui se défient pour montrer leur force, Cyrille concourt contre d'autres danseurs. Une sorte de course à l'esthétique qu'il espère mener à bien. »

Egisthe l'écoutait, avide d'en apprendre toujours plus. Il tourna la page du livre, et retint un cri de surprise. Le Féca savait parfaitement sur quelle page son protégé venait de tomber. Il échangèrent un regard, et, d'un air qui laissait entendre qu'ils s'étaient mutuellement compris, sans la moindre parole, ils continuèrent leur marche.
Une fois le duo arrivé non loin d'une maison, le Féca se tourna vers son fils :
« Nous arrivons. Range donc ce livre, je t'en fais cadeau. L'ayant moi-même rédigé, j'en connais le moindre détail et, au besoin, je saurai toujours retrouver ces informations. Après tout, ne les ai-je pas découvertes seul ? »

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Merci pour ces précisions :-)
Pour ce qui est IG, tu n'as qu'un perso? Des métiers?
C'est tout

Très beau

Que dire de plus ? Bonne chance ?

J'aime *_* merci pour les précisions

[HRP]

@Woodle : Presque tout est dans le texte ;-)

En ce qui concerne les autres persos, oui, j'en ai des petits, mais que je ne juge pas utile de mentionner. Et puis il y en a un grand, plus grand, et qui est ce Féca, précepteur du Iop.
Pour ce qui est des métiers, je ne les ai pas tous mentionnés non plus, parce que certains ne sont pas encore assez montés pour que ça soit réellement utile d'en parler. Mais ceux qui ont été listés sont les principaux, répartis sur plusieurs personnages, bien sûr ! ;-)
Je peux toutefois faire un rapide retour dessus, avec un peu plus de précisions :
- Bijoutier 100, Joaillomage 100
- Cordonnier 95, Cordomage 100
- Tailleur 88, Costumage 100
- Paysan 100
- Mineur 100
- Alchimiste 100
- Boulanger 100
- Chasseur 79, Boucher 76
- Sculpteur d'Arcs 35
- Pêcheur 54, Poissonier 91
- Bûcheron 31
Et quelques autres insignifiants tels que forgeur de pelles (10), de dagues (17), d'épées (12), de marteaux (46), et bricoleur (5).

Tout simplement, bravo! J'apprécie beaucoup les textes rp que tu écris et je te souhaitent bon courage pour le vote qui est en train de se faire , j'eèspère que ce sera oui et te dit peut-être a bientôt IG

Tous vos compliments me vont droit au cœur et, si ma plume numérique accepte de me guider à une sorte de dénouement, peut-être pourriez-vous avoir le fin mot de cette histoire, bâtie sous vos yeux et pour vos yeux.